Après son accession à l’Indépendance le 2 Octobre 1958 sous la bannière du PDG dirigé par le Président Ahmed Sékou Touré, et sa proclamation par Elhadj Saifoulaye Diallo, la bataille pour la reconnaissance Internationale du Jeune Etat, allait être aussitôt engagée. Une mission apparemment impossible au regard de la volonté manifeste de la France, la puissance coloniale, de s’y opposer fermement. Face à ce qui apparaissait comme un défi, un Homme allait entrer définitivement dans l’Histoire, en parvenant grâce à ses compétences d’Intellectuel de premier rang, et de Diplomate chevronné, à obtenir l’admission de la République de Guinée à l’Organisation des Nations Unies comme 82e Membre, le 12 Décembre 1958. Il a pour nom Boubacar Telli Diallo. Il fut le Premier Noir, à être Directeur de Cabinet du Gouverneur Général de l’AOF qui veut dire Afrique Occidentale Française, dont la capitale était Dakar. Comme bon nombre de cadres civils et militaires jusque là au service de Métropole, Diallo Telli, avait renoncé aux honneurs et aux privilèges de ses charges et fonctions, pour se mettre au service de son pays, et de l’Afrique, dont il sera le Premier Secrétaire Général de l’OUA, au lendemain de sa création, le 25 Mai 1963 à Addis-Abeba en Ethiopie.
Au terme d’une brillante carrière et d’un travail acharné de mise à l’eau du bateau continental, l’Enfant de Porédaka, décida contre la volonté de plusieurs Chefs d’Etats, parmi les quels, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, l’Ivoirien Félix Houphouet Boigny et le Camerounais Ahmadou Ahidjo, ainsi que de nombreux amis à travers le monde, de rentrer en Guinée oû, il fut aussitôt nommé Ministre de la Justice. La suite, on la connait. Les Révolutions se nourrissant de leurs meilleurs fils, Diallo Telli fut arrêté en 1976, dans le « dit complot Peul » nourri d’une discrimination à grande échelle, au nom de ce qu’on appela, « la situation particulière du Fouta ».
les Etudiants Peuls, furent privés de bourses d’études à l’extérieur, et bien d’autres mesures hardies, furent prises contre les fils du Fouta. D’autres cadres natifs de Mamou et amis d’école de Diallo Telli, comme le Ministre Alioune Dramé et son Neveu le Ministre Docteur Alpha Oumar Barry, furent également arrêtés.
Tous, moururent au Camp Boiro de sinistre mémoire. Diallo Telli, de diète noire, le 1er Mars 1977. Avant eux, d’autres valeureux fils de la Guinée, avaient déjà connus le même sort, à la faveur des fameux complots des enseignants, de « Petit Touré », de « Kaman Fodéba », et surtout de 1971, au lendemain de l’Agression Portugaise du 22 Novembre 1970. Karim Bangoura, Ibrahima Kassory Bangoura, Barry Diawadou, Barry3, Baldé Ousmane. Tibou Tounkara, le Général Noumandian Keita, Capitaine Sanghan Kouyaté, Magassouba Moriba, Savané Moricandian, Kaba Laye, Mamadi S agno, Gnan Félix Mathos, Capitaine Pierre Koivogui, la liste est longue.
A cette hémorragie, sont venus s’ajouter, les ravitaillements régionaux, en hommes à pendre publiquement. En ce jour d’anniversaire de l’admission de la République de Guinée à l’ONU, la Nation reconnaissante, rend hommage à celui qui en fut l’un des grands Artisans. Elhadj Boubacar Telli Diallo.
Amadou Diouldé Diallo