4 JANVIER 2018 – 4 JANVIER 2025 : PAPA CAMARA L’ORFEVRE

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Il était Naby Laye Camara à l’Etat Civil. Fils de Boké comme Petit Sory. Papa pour les intimes, celui dont chacun de nous, est fier de s’entendre appeler, lui a définitivement collé comme de la latérite sur la peau ; pour se l’approprier tout seul, dans la douceur et la beauté, d’une tonalité affectueuse tant, sa simplicité et son humilité d’Homme tout court, et ses artifices techniques sur le terrain, lui ont valu tant d’admiration de foules compactes, denses, et immenses. Car à dire vrai, sur son registre, Papa Camara a enflammé la Planète Foot, et inscrit son nom au Panthéon de son Histoire. Il fait partie, de la Glorieuse du Hafia et du Sily National, sorti du moule à fabrique de l’Ecole Guinéenne, qui avait déjà mis sur le marché des talents fabuleux , sa première génération avec l’Université Club des Thiam Ousmane Tolo, Mamadouba Camara Maxime, Bah Abdourahmane Ijlaki et tant d’autres. Dans un fusionnel angélique, avec des produits du « football Chaussettes », dont la rue et quelques ilots d’espace, avaient rincé de leur saveur, les yeux des entraineurs et dirigeants de l’époque. Autant dire que le métronome, l’essuie glace, le maitre à jouer du Hafia et du Sily National, est un pur produit de l’expression populaire, dont l’unanimité s’est tout de suite faite autour du nom.

Dans le creux de la Main de DIEU, avec sa bande de copains, qui empruntèrent le même train, et descendirent, à la même gare que lui. Bangaly Sylla, Youssouf Sylla « Jansky », Mamadou Aliou Keita » Njoléa », Ismael Sylla « Eusob », Ousmane Bangoura « Garrincha », Seydouba Bangoura, Djibril Diarra, Morciré Sylla, tous ces noms que fredonnent, tant de supporters et d’admirateurs, parce que étant, ceux qui, dans une osmose et une mayonnaise qui prend, ont constitués la grande écurie avec leurs ainés ; Soumah Soriba « Edenté », Souleymane Chérif, Petit Sory, Calva Fofana, Jacob Bangoura, la symphonie achevée d’un football aéré et digeste de l’Autre Afrique, le Brésil, incarné sur les terres ancestrales du ROI PELE, par les virtuoses et exubérants Guinéens. Avec un Naby Laye Papa Camara dans le peloton de tête.

l’Homme à la vision panoramique, aux longues enjambées que lui permettent sa taille et sa morphologie, qui en font un coffret détachable, savait tout faire avec un ballon, l’apprivoiser à sa guise, en le protégeant des atteintes de l’adversaire, l’amortir de la poitrine, et le dispatcher sans même regarder dans cette direction, ou encore, faire la louche avec des sauts de l’antilope qui  gambade, au rythme voulu. N’es-ce pas lui,  le Maitre comme celui du Kung- Fu et ses disciples ? Papa Camara, c’était cette générosité de  l’Homme, dont tous les oracles avaient prédits, le destin infaillible de porteur de chance. Ils ne furent pas démentis par les faits. Car, c’est lui Papa Camara, qui encouragea le Jeune Amara Touré en mouvement opérationnel de progression avec lui, vers le camp Ghanaen du Hearts Of Oak d’Accra, lors de la finale aller  du Triplé, en lui disant en Soussou : « Afi » ce qui veut dire tir. Il tira et il marqua ainsi l’unique but de la partie. C’est encore lui, après avoir été le porteur  d’eau à ses co-équipiers, au moment oû les deux équipes étaient à égalité deux buts partout, qui délivra le Hafia, et le Stade du 28 Septembre, de son silence de cimetière, en inscrivant d’une superbe reprise du pied gauche, le 3e but libérateur, celui du sacre, du Premier Triplé Continental des Clubs Champions, doté du Trophée de l’Osagyefo Kwamé Nkrumah. Nous sommes le 18 Décembre 1977. Capitaine heureux et valeureux, c’est lui Naby Laye Papa Camara, qui va brandir le Trophée tant convoité et pour lequel, de la matinalité du laitier, au zénith jusqu’à l’or du couchant, des effluves populaires, ont accompagnés les gestes de la beauté du clair de lune, de joueurs qui bondissent à la conquête d’une balle qui rebondit, et aux caprices déroutants. Il en a été ainsi à Dakar, Bamako, Abidjan, Accra, Lagos,  Addis Abeba, le Caire, Yaoundé, Kampala, Kinshasa, Lumumbashi, Brazzaville et Pointe Noire. Naby Laye Papa Camara, ajoute aussi à son riche palmarès, et à sa vitrine de trophées, un Ballon d’Argent Africain.

Amadou Diouldé DIALLO