LE SILY ESPOIR AUX JO : LE MASSACRE

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Décidément, il faudra encore attendre pour voir le football Guinéen renouer avec son glorieux passé. La faute est à nous tous, pour n’avoir pas su l’adapter aux nouveaux contextes, pour n’avoir pas su, privilégier le patriotisme au démon argent. C’est vrai que le Baron Pierre de Coubertin avait dit parlant des JO, que l’essentiel est de participer, mais cela ne saurait justifier cette gifle, cette humiliation du pays au plus grand rendez-vous sportif planétaire. On ne saurait admettre, que le Sily Espoir prenne une telle correctionnelle au bois vert, de la part d’équipes comme la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis, ou le football n’est vraiment pas Roi, avec des buts à la pelle. Pas sur qu’on en ait rougi, l’essentiel étant pour bon nombre de la délégation Guinéenne, de voyager, de  voir la France, inonder les réseaux sociaux, de photos pour se montrer et plus important, toucher les perdiems, se faire la poche en devises. Bref, passer des vacances avec les membres de sa famille aux frais de l’Etat. Des défaites synonymes d’élimination ne constituant pas une déception chez eux. Leur objectif est atteint. Les larmes des passionnés et supporters du Sily restés au pays et à l’étranger, ne comptent pas à leurs yeux. Quoi qu’on dise, il faut reconnaitre que le football était mieux géré sous la Première République. les résultats obtenus parlent d’eux-mêmes. A date, les Guinéens mangent encore les plats réchauffés de ces moments féeriques qui ont vu le football, être un élément affirmatif de notre souveraineté. Pour l’attester, je vais vous révéler une anecdote qui m’a été rapportée par le Ballon d’Or Souleymane Chérif. «le Sily National jouait à Dakar contre son homologue du Sénégal, la tension était vive à tel point que les Sénégalais ont sifflé l’Hymne National de la Guinée pendant son exécution. Malgré tous ces aléas, nous avons gagné le match. Ce qui en a rajouté à la colère de nos voisins. Face à cette regrettable situation, le Président Ahmed Sékou Touré ordonna au Colonel Kaman Diaby qui était un excellent pilote, de prendre l’avion et d’aller nous chercher à Dakar.car, selon lui, son équipe ne saurait passer la nuit dans un pays ou on a sifflé notre Hymne National. Lorsque le Colonel Diaby qui était une véritable armoire à glace, posa l’avion à l’aéroport de Dakar, certains Sénégalais prirent la fuite. Alors, il vint se mettre au garde à vous devant nous, à notre arrivée à l’aéroport et nous dit que le Responsable Suprême de la Révolution, lui a ordonné de venir chercher son équipe. Nous embarquâmes aussitôt. C’est à Conakry que nous avons pris nos bains ». c’est  tout dire. c’est très regrettable que le Premier Ministre Amadou Oury Bah présent banalise ses défaites en disant que l’essentiel c’est de participer, et que le Président de la Féguifoot Aboubacar Dinah Sampil déclare que « nous allons rentrer la tête haute à Conakry ».  je lance un appel pressant au CNRD et au Gouvernement, à prendre la gestion du football très au sérieux, car, comme le riz, l’huile, l’oignon, la tomate, c’est une denrée de première nécessité. il est plus sensible que la politique. C’est aussi un antidote à plusieurs situations, une thérapeutique à plusieurs pathologies, un puissant facteur de mobilisation, d’unité nationale et de cohésion sociale. Pour toutes ces raisons, le sport en général et le football en particulier, ne doit pas être la cinquième roue de la charrette gouvernementale. Le pays compte de ressources humaines de qualité dans le domaine, pour opérer le changement espéré. Ce qui vient de se passer avec le Sily Espoir aux JO de Paris, devrait sonner la fin de la récréation.

Amadou Diouldé Diallo