CAN 2023 : REMISE DU DRAPEAU DANS UN CAMP LE SENS DU GESTE

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Alors qu’on s’attendait à une solennité sous les lambris du Palais Mohamed V, voilà que le Colonel Mamadi Doumbouya surprend et étonne tout le monde en choisissant le QG des Forces Spéciales, son unité sise à Kalako dans la préfecture de Forécariah, pour procéder à la remise du drapeau National au Sily  de Guinée en route pour la CAN en Cote d’Ivoire. Le tout, dans la matinalité du laitier comme pour marquer la gravité et l’importance de l’évènement. Pour faire comme dans l’admis et le consacré, des préparatifs de toutes les batailles dont la planification, se fait sur une carte d’Etat-Major accroché sur le mur du bureau du Colonel ou du Général qui va conduire les opérations. Le QG des Forces Spéciales de Kalako, a bien pris le décor de ces lieux de laboratoire, d’où sortent les plans tactiques et stratégiques des rudes épreuves que doivent affronter les hommes et les Nations, dans l’affirmation courageuse de leur volonté et de leur détermination à imprimer leurs noms sur le roc pour toujours. La remise du drapeau National en ces lieux, dégage bien des symboles guerriers si tant soit peu, on reconnait que le terrain de football, est devenu un véritable  champ de bataille bien à l’image de ceux de L’Almamy Samory Touré et ses Lieutenants Kémé Bouréma, Maningbé Mori, Langama Fali et leurs sofas appliquant la technique de la « terre brulée », Zégbéla Togba et ses hommes, sortant de leur retraite de la « Foret Sacrée », leur base d’appui pour leur base d’assaut, pour le choc et le feu contre l’envahisseur Français, ou encore Dinah Salifou depuis la case mystique de son oncle Youra Tawel, faisant disparaitre son village de Sogoboly pour dérouter ses adversaires, Alpha Yaya sortant de sa grotte sacrée de Foulamory, avec son gros gris-gris protecteur ayant la forme de la tête d’un bébé autour du cou, prêt pour des expéditions victorieuses avec ses armées placées sous le commandement de son fils, le fougueux Mody Aguibou, tandis que Mody Sory, assumait les mêmes fonctions, auprès de son intrépide père, l’Almamy Bocar Biro Barry, jusqu’à la terrible bataille de Porédaka du samedi 14 Novembre 1896. Le rappel de ces hauts faits de gloire, de ceux qui ont écrit notre histoire en respectant les voyelles et les consonnes, est d’en tirer les leçons pour enrichir le présent sur les terrains du football, me parait important. Dans la mesure ou on a coutume de dire, que les combats qui se gagnent sur le terrain, sont ceux qui le sont d’abord, dans les cœurs et dans les esprits. Le lieu choisi, l’heure, et le geste posé par le Colonel Mamadi Doumbouya, ont tout leur sens à quelques jours seulement, du coup d’envoi de la Biennale du Football Africain en Cote d’Ivoire. Il faut souhaiter que les joueurs le comprennent, l’intègrent et le développent tout au long du tournoi. En s’inspirant de l’art militaire pour remettre le drapeau au Sily National, le Colonel Mamadi Doumbouya, a voulu inoculer dans les veines de nos représentants, le courage, la témérité et l’honneur à défendre la patrie sur tous les fronts de combat avec pour eux comme armes et munitions ,  le ballon, les maillots et les crampons. Un Colonel Légionnaire, veti depuis le 5 Septembre 2021, des habits de Président de la Transition  de Chef de L’Etat, et de  Chef Supreme des Armées, ne pouvait mieux faire et mieux dire. Sauf que les anciens guerriers méritaient d’etre invités à la cérémonie dans la succession générationnelle. Du ballon d’or Souleymane Chérif à Titi Camara, Morlaye Soumah et Pascal Feindouno. Malgré cet impair, vous méritez un bravo, mon Colonel.

Bonne et Heureuse année 2024 à tous.

                                         Amadou Diouldé Diallo