Il appartenait à l’enviable race des meilleurs buteurs Africains. Il en avait donné la preuve, aux Editions de la CAN 68 en Éthiopie et 70 au Soudan avec respectivement, 6 et 8 réalisations.
Ces exploits, lui avaient valu d’être surnommé par le Phénoménal Reporter Sportif Guinéen Boubacar Kanté, « l’Homme d’Asmara », la ville dans laquelle évoluaient les Eléphants de Côte-D’ivoire cette année là. Au pays, Laurent Pokou était la perle du mythique club de l’Asec Mimosas des frères Ouegnin, avec lequel, il est allé à plusieurs reprises, à la conquête des titres de gloire au plan continental en affrontant la galaxie des meilleurs, parmi lesquels le Hafia fc de Conakry, auréolé du Premier Triple Champion d’Afrique des Clubs. « L’Empereur Baoulé » ainsi qu’on le surnomma aussi, était en position de chasseur de buts devant la défense Guinéenne commandée par Edenté, Calva ou Morciré dans l’axe central, alors qu’à l’opposé, Chérif Souleymane et Njoléa, faisaient face à la tour de défense du « Général » Akran Jean Baptiste Bernard. Des rencontres inénarrables classées dans l’Encyclopédie du Football Africain. Justement, ce Football Africain était invité à la Mini-Coupe du Monde de 72 à Bahia au Brésil.
La direction de la Sélection avait été confiée à l’Algérien Rachid Melkhoulfi. Ce dernier, avait porté son choix sur Laurent Pokou et le Camerounais Jean Pierre Tokoto pour être à la pointe de l’attaque, tandis que les Guinéens Maxime et Petit Sory, étaient ailiers. Et voilà que la Côte-D’ivoire, vient de rendre hommage à Laurent Pokou en lui donnant le nom du tout nouveau Stade de San Pedro à deux mois piles du coup d’envoi de la CAN. Une reconnaissance grandeur nature qui, certainement, va inspirer d’autres pays Africains à honorer leurs légendes.
En tout cas au pays de Nana Houphouët, on ne blague pas avec ceux qui ont mouillé le maillot pour la Nation. Cette anecdote suffit pour s’en convaincre. Un agent de police, a été radié des effectifs par le Président Laurent Gbagbo pour avoir fait arrêter et soumis au contrôle la nuit, la voiture de Laurent Pokou. Ce dernier pris à partie par l’Agent indélicat, a été conduit sur place à l’hôpital. La nouvelle a fait le tour d’Abidjan qui a aussitôt connu une grande effervescence et un sentiment de révolte populaire. Comme quoi, on n’est pas Laurent Pokou pour rien.
Amadou Diouldé Diallo