LE TENE JAZZ DE DALABA

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Comme Beyla, Kissidougou, Kouroussa, Dabola, Mamou et Gaoual qui avaient donné  le nom de leurs orchestres aux rivières et fleuves coulant sur leur territoire, Dalaba en fit autant avec la rivière Téné à ne pas confondre avec l’appellation du Canton qui couvrait une partie des actuelles sous- préfectures de Bangouya et de Sougueta dans Kindia.  La rivière en question, se trouve à la rentrée de la ville, peu avant la bifurcation qui mène à Diaguissa.

En ces années 69-70, le Téné Jazz était animé par des musiciens dont certains étaient polyvalents. On peut citer le Chanteur Vava Diallo un fils de Télimélé, qui était aussi Enseignant et avant-centre de l’équipe fédérale, le Tangama fc, le Guitariste Doré Emile jouait au même poste, Daouda Camara dit « Pelé », le batteur était aussi l’ailier droit, Mamadou Traoré le second chanteur, jouait au Basket et au Volley, Pierre était à la Clarinette et au Saxo- Alto, tandis que Moussa Waré, était à la trompette, Kabiné Kaba à la Tumba et Abdoul Karim Keita dit « Alain », était Bassiste et Chef  d’Orchestre. Nommé Gouverneur de la Région de Dalaba en remplacement de Sékou Chérif promu Ministre Délégué de la Moyenne-Guinée, avec Résidence à Labé, le Secrétaire Fédéral de Kankan, Amiata Mady Kaba, vint avec des artistes et des musiciens qui renforcèrent la troupe fédérale dirigée par notre Professeur de Français, Monsieur Wolibo Doukouré et l’Orchestre, le Téné jazz.

C’est le cas  du chanteur Sidy Diabaté, qui sera par la suite, celui du « 22 Band » de Kankan, nouvellement crée pour remplacer le « Horoya Band », promu Orchestre National en 1971, au lendemain de l’Agression du 22 Novembre 70. Amiata Mady Kaba, arrivait à Dalaba, auréolé d’être un grand responsable de jeunesse qui avait donné toute l’étendue de ses capacités de mobilisation et de réussite. Ces acquis, ne devraient pas être étrangers à sa désignation par le Bureau Politique National et le Gouvernement, pour conduire la délégation du Sily National aux Jeux Olympiques de Mexico de 1968.

De sa haute taille, son teint terreux de Bambara, son charme et son élégance que renforçaient un « Sombrero » sur la tête et une chemise manche courte sur un pantalon, il conduisait lui-meme sa « Volga » de Commandement, et passait plus de temps sur le terrain, qu’au bureau. Il assistait aux répétitions de l’Orchestre et de la troupe fédérale, aux entrainements des équipes de foot, de Basket et de Volley, quand il ne débarquait à l’improviste dans une école et prendre place dans une salle de classe pour s’assurer de l’effectivité de la présence du personnel enseignant, de la qualité des cours qu’ils dispensaient et de la compréhension des élèves. Un jour, alors que nous étions en 7é année au CER 2e et 3e cycles de Béhanzin, situé au quartier « Chargeur », Le Gouverneur de Région Amiata Mady Kaba, a fait tendre sa propre fille par quatre gaillards de la classe et l’a corrigée à l’aide de sa ceinture qu’il avait ôtée. Il lui avait été rapporté que cette dernière s’était mal comportée avec un de nos Professeurs. Dalaba voguait donc sur des nuages.

Les activités de jeunesse étaient d’une grande intensité sous l’impulsion de Amiata Mady Kaba qui utilisait ainsi ses recettes de réussite  de Kankan-Nabaya à la ville des Pins et des Sapins, dont la douceur du climat lui a valu d’être appelée la « Suisse Africaine » au cœur du Fouta-Djallon, Dalaba dont l’Orchestre le Téné Jazz, était devenu un concurrent sérieux du Bafing Jazz de Mamou, du Soya Star de Pita et du Kolima Jazz de Labé.

Amadou Diouldé Diallo