C’est l’histoire d’un jeune Africain des terrains vagues maniant avec aisance, le ballon « chaussettes » et qui par un coup de magie du destin, a tapé dans l’œil d’un spécialiste amoureux de l’Afrique.
Ça se passe au Mali voisin et la pépite s’appelle Salif Keita. Il fait ses débuts au Réal puis au Stade Malien avant d’être appelé en Equipe Nationale, les Aigles du Mali qui vont voler plus haut jusqu’aux cimes d’une consécration continentale, ratée de justesse face aux Diables Rouges du Congo Brazzaville en 72, dans une finale explosive à Yaoundé au Cameroun.
Cette année là, Domingo est dans une fabuleuse génération avec les Kindian Diallo, Sadia Cissé, Bakoroba Touré, Ckeik Fantamady Diallo et Keita , une bande de copains qui rivalisent d’excellence avec le vainqueur de l’édition mené par François Mpelé et comprenant entre autres Dengaky, ngassaki, Nbono le sorcier et toute l’écurie protégée par les génies du majestueux fleuve Congo.
Mais un tel génie ne peut rester sans enflammer l’Europe. Voici donc Salif Keita qui atterrit chez les Verts de Saint-Etienne avec lesquels, il remporte trois titres de champion de France et une classe bien au-dessus de ses camarades. C’est un météore, c’est un poète qui écrit ses vers rimés avec les pieds.
Tout le Vieux continent, cherche à s’arracher le brillant « soleil » venu d’Afrique afin de l’illuminer plus que ses fusées et autres énergies éclaboussantes de clarté et de beauté. Les Espagnols de Valence, et les Portugais du Benfica, mettent les majuscules pour s’offrir ses services. Salif Keita est indiscutablement, un bijou du clair de lune venu de ces terres d’Afrique si riches en merveilles. Justement l’enfant de Bamako, souffre de la nostalgie de celles de sa naissance, le Mali des grands Empires et des Puissants Royaumes.
Il ne peut vivre que sous les tropiques. En dépit de toutes les demandes parfumées de promesses et de courtoisie, Salif Keita renonce à la naturalisation pour ne pas dit-il, inspirer les générations futures dans le mauvais sens. Il quitte les terrains, mais reste toujours dans la gestion en devenant Président de la Fédération Malienne de Football de 2005 à 2009, et en passant le témoin à son neveu Seydou Keita.
C’est cette légende, comme celles qui se perpétuent dans ce Manding de toutes les fiertés et de toutes les paroles tenues, qui vient de nous quitter. Un « Mandenmansa » adopté et conféré par la Charte de Kouroukanfouga ou le «Mandenkalikan» de 1236 à Kangaba, comme étant la Première Famille Régnante du Manding.
Et voilà que même l’attribution du Ballon d’Or Africain par « France Football », a suivi mais en décroissance, ce qui allait être l’acte fondateur de l’OUA, l’Union Guinée-Ghana-Mali.
Premier Ballon d’Or : Le Malien Salif Keita Domingo.
Deuxième d’Or : Le Ghanaen Ibrahima Sunday.
Troisième Ballon d’Or : Le Guinéen Souleymane Chérif.
Repose en Paix Grand Baobab Arbre Roi de la Savane.
Légende Vivante du Football dans toute sa Splendeur.
AMEN.
Amadou Diouldé Diallo