SOUVENIR : JACOB BANGOURA, DEUX ANS DEJA

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Le Football, aurait fait son apparition au Sud du Sahara, par le Ghana. Pour la Guinée, il semble bien que, c’est par la mer avec les Navigateurs Portugais. Ce faisant, il était tout à fait légitime, que leurs premiers contacts, qui étaient les habitants des Iles de Loos, aient un digne représentant, un Prince, pour porter, la marque de l’histoire. Jacob Bangoura l’Enfant de Fotoba, fut celui qui eut, les bénédictions et la protection, des génies de la mer, pour venir estampiller, leur présence sur la terre ferme, partout où, l’appel du ballon, rassemblait les fidèles à sa cause.

Au poste stratégique de latéral droit, au sein du glorieux Hafia, et du célèbre Sily National de Guinée, plus d’une décennie durant, il a fait partie, de toutes les campagnes Africaines mais aussi, jusqu’au lointain Mexique, des Aztèques et des Incas, du Stade mythique de Guadalajara, aux Jeux Olympiques de 68. Puissant, teigneux, rigoureux avec une masse corporelle qui déroute les attaquants les plus racés, Jacob Bangoura, est resté, fidèle au poste en jouant, au collectif sans faire, dans l’excès et la démesure.

Juste poser, l’acte qu’il faut, dans le strict respect des schémas tactiques des Entraineurs. Joies contenues des victoires, amertume des défaites, ce roc défensif, était aussi, un homme chaleureux, aimable, de bonne humeur, même si, sa mine faisait peur. Il fallait oser, aller à sa rencontre pour déchiffrer, le code d’entrée à son for intérieur. Il lui arrivait, de retourner à Fotoba, parfois de nuit, malgré les vagues argentées et ondulées de la mer. Il était, un de ses fils, un de ses envoyés, chargés de la mission, de la représentativité.

Alors,les piroguiers de toutes les Iles de Loos,dans un mouvement coordonné de pagaies,  venaient à l’accueil pour l’accompagner d’abord à l’Eglise, avant de retrouver le domicile familial dans le silence, l’immensité et les profondeurs, de ses eaux blues, étalées en nappes, jusqu’à l’horizon. Le ballon les lient, l’histoire les gravent, c’est ainsi, qu’on peut traduire, cette complicité positive, et cette amitié fraternelle, à la limite du charnel, que Jacob Bangoura, partageait avec ses compagnons des ombres et des lumières, du Hafia et du Sily National. Tous, en tout cas, tous ceux d’entre eux, qui avaient encore, la force et la mobilité, l’ont accompagné à sa dernière demeure, le jeudi 10 Août 2023, suite à son décès, le samedi 29 juillet 2023.

Celui qui naquit en 1945, repose à jamais, sur la terre de ses ancêtres à Fotoba, dont le bagne, marque d’un fer rouge, l’histoire de la Guinée.

Le waliou de Gomba y repose aussi. ADD.