16e ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DU GENERAL LANSANA CONTE LE PAYSAN, LE MILITAIRE ET LE PRESIDENT.

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1/ LE PAYSAN : Lansana Conté naquit en 1934 à Moussaya district de Loumbaya dans le Bouramaya Fotonta. De Alkhaly Alsény Conté et de Mafoudia Camara dite «  Mmah ». Selon les informations recueillies au cours de nos recherches, son Père serait originaire du village de Wondéti, dans la sous-préfecture de Lisso à Boffa. Ce qui parait plausible du fait que, cette contrée constitue avec le Gbéréyiré Bafila dans Forécariah, les deux principales lieux d’attache séculaire des CONTE en Guinée. Par contre, on peut  être affirmatif pour sa mère pour dire, qu’elle est la fille de Seydouba Camara dit « Alkhaly Gbélia », un riche propriétaire terrien de Kondéya dans le Bouramaya-Fassa, qui est le fils de Yéni Modou, lui-même fils de Manga Kondé, le fondateur du village. «  Alkhaly Gbélia », aurait eu neuf enfants dont Mafoudia était l’ainée. Elle-même désormais appelée «  Mmah », en fit autant pour Alkhaly Alsény Conté, avec une fille comme ainée. Hawa, puis dans l’ordre, Lansana, Forimodou, Nfaly, Idrissa, Salématou, Abou, Mariama et Harouna. Tous vécurent, dans la concession paternelle à Moussaya, et y menèrent, des activités agricoles et de cueillette jusqu’au moment oû, leur père décida de créer un second carré familial sur les terres que lui avait  offertes, son beau-père «  Alkhaly Gbélia », au moment où il lui donna la main de sa fille. Ainsi, Mmah Camara, dans une soumission absolue à son mari, vint s’installer à Wawa à un jet de pierre de sa famille à Kondéya. Hawa fut mariée à Fandiekhouré, Lansana dont le père l’avait envoyé, à l’école coranique à Konfoya sur la route de Boffa, y vécut quelques années, chez qui, serait son homonyme avant que suite, à des attaques de chenilles, ses pieds enflèrent et puèrent.

Ce qui obligea son Père, à venir le chercher et à le ramener à Moussaya. Aussitôt guéri, Lansana se joignit à ses petits frères Forimodou et Nfaly, pour prendre régulièrement le chemin de Wawa afin, d’aider leur mère dans les durs travaux champêtres. Ce qui parait-il, ne fut pas le cas de leur père Alkhaly Alsény Conté, plus occupé à entretenir sa première épouse Dienaba dite «  Nna Yéni », du village de Kémaya et mère de ses fils ainés Kady et Salifou Diannanké. Très attaché à sa mère et considérant l’attitude de son père vis-à-vis de celle qui l’a mise au monde comme une injustice, Lansana s’installera finalement à Wawa et par la suite non loin de là à Kondéya, lorsqu’il sera inscrit à l’école Française à Ouassou.

Le village de sa mère, est plus proche en traversant le fleuve Konkouré. Ce qui ne l’empêcha nullement d’être le grand laboureur des champs de Mmah Camara jusqu’à son transfert à Dubréka, suite à son renvoi par le Chef de Canton de Ouassou, au motif d’avoir perçu dans son regard, un grand destin à la faveur, d’un sacrifice de mets auquel, Lansana Conté avait été convié, avec d’autres jeunes du village. Comme on le voit, Lansana Conté est issu d’une modeste famille paysanne du Bouramaya.

C’est donc, un fils de la terre qui l’est toujours resté même lorsqu’il est devenu Président de la République de Guinée. Il est demeuré le paysan ayant des champs partout dans le pays. D’abord chez lui en Basse-Guinée, ensuite à Gaoual où il en possédait déjà à Ndiouria entre Koumbia et Foulamory, lorsqu’il était Commandant du sous-groupement tactique en 1968, à Koundara, à Faranah, à Tintioulen dans  Kankan, Koundian dans  Mandiana, à Guéckédou et Nzérékoré en Forêt. Et c’est lui même qui disait, n’avoir que deux passions : celle de la Terre et de l’Arme. Parole de Paysan modèle et de militaire aguerri, Lansana Conté, était un patriote dans toutes ses fibres et sous toutes ses coutures, qui avait cette particularité et cette fierté, de connaitre toute la Guinée, et d’avoir tout en commun et en partage avec tous les Guinéens.

A suivre, Lansana Conté le Militaire

Amadou Diouldé Diallo