2-3 FEVRIER 1996- 2-3 FEVRIER 2025

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Cela fait exactement 29 ans jour pour jour, depuis qu’une grande mutinerie a secoué l’Armée Guinéenne et le pouvoir du Général Lansana Conté. La raison fondamentale évoquée par les mutins, était un fameux «  bulletin rouge », qui devait être pris en compte dans le traitement des salaires des militaires. Le Palais des Nations rebaptisé par le Professeur Alpha Condé « Palais Mohamed V », alors siège de la Présidence de la République, fut pris d’assaut et bombardé alors le Général Lansana Conté se trouvait à l’intérieur. Des obus d’une rare précision,  avaient aussi touchés, le quartier Coronthie à Kaloum, et d’autres, étaient tombés en haute mer. Après une nuit agitée, et une transformation affichée des revendications en renversement du régime, le Général Lansana Conté, était sorti indemne et avait fait une intervention matinale sur RFI pour annoncer, que la situation était sous contrôle. C’est après, qu’il s’est volontairement rendu au Camp Alpha Yaya Diallo, pour rencontrer les mutins, et l’ensemble des militaires.

Après l’entrevue, il fut ovationné et porté en triomphe, jusqu’au Palais des Nations. Il venait d’opposer son courage et sa bravoure de soldat, d’artilleur émérite qui avait pris une part active à la lutte de Libération Nationale de la Guinée- Bissau, aux mutins dont certains, visaient déjà son fauteuil. Tirant les leçons du Coup d’Etat manqué du Colonel Diarra Traoré le 4 Juillet 85, qui avait malheureusement débouché sur une attaque ciblée, des destructions, des pillages et des exécutions sommaires des membres de l’ethnie Malinké à laquelle il appartient, le Général Lansana Conté avait mis les mutins, à la disposition de la justice avec, un Commissaire du Gouvernement qui avait pour nom : Colonel Sama Panival Bangoura. Ils furent jugés et condamnés publiquement grâce aux audiences qui étaient retransmises à la RTG. Ils purgèrent leurs peines et recouvrirent après, leur liberté. Beaucoup d’entre eux, réussirent leur reconversion dans le civil.

C’est à la faveur de cette mutinerie, que le public apprit à connaitre des noms comme, les Commandants Yaya Sow, un artilleur d’exception qui s’était fait une notoriété au sein du Contingent de l’Ecomog dont il fut le Chef deux fois de suite, en Sierra-Léone et au Libéria, Kader Doumbouya, le patron du Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées, Joseph Gbagbo Zoumanigui, le Capitaine Mohamed Lamine Traoré, les Lieutenants Mory Laye Kébé et Mamadou Diallo dit « Wanwanran ». La mutinerie des 2 et 3 Février 1996, a montré à la face du monde, un Général qui n’avait ni volé, ni usurpé ses galons. Au contraire, qu’il méritait bien de les porter, ornant sa tenue militaire, et brillants sur ses épaules. Le soldat qui ne reculait pas face à toutes les épreuves, même celle de la mort. Lansana Conté, qui disait n’aimer que deux choses dans sa vie : la Terre et l’Armée

Amadou Diouldé diallo