Depuis que le kaki a fait irruption dans l’exercice du pouvoir politique en Afrique au milieu des années 60, rarement ou presque jamais ceux qui ont fait le coup d’état militaire n’ont gouvernés ensemble.
Les exemples sont légion.de sorte qu’il n’ya nullement à s’étonner du limogeage 18 mois seulement après la prise du pouvoir par le CNRD, du Chef d’Etat Major des Armées le Général Sadiba Koulibaly.
En 1984 à la mort du Président Ahmed Sékou Touré, le Colonel Lansana Conté et ses compagnons d’armes avaient pris le pouvoir sous la bannière du CMRN (Comité Militaire de Redressement National).
16 mois après suite au coup d’état manqué du 4 juillet 85, le Colonel Diarra Traoré et plusieurs officiers et sous-officiers majoritairement malinkés ainsi que certains dirigeants de la Première République seront passés par les armes.
Après 24 ans de règne sans partage le Général Lansana Conté rendit l’âme le 22 Décembre 2008.
Le Capitaine Moussa Dadis Camara et ses compagnons d’armes regroupés au sein du CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement), s’emparèrent aussitôt du pouvoir.
Le 3 Décembre 2009,Toumba Diakité l’Aide de Camp du Chef de la Junte attentera à sa vie.
Il s’en tirera avec une balle tirée sur sa tête qui heureusement ne fut pas mortelle.
C’est la 3e personnalité du CNDD le Général Sékouba Konaté qui lui succèdera avant d’organiser les élections présidentielles de 2010 qui vont consacrer les civils au pouvoir avec le Professeur Alpha Condé.
Au Ghana, le Général Acheampong qui a renversé L’Osagyefo Kwamé Nkrumah en 1966, a entrainé à sa suite un chapelet de Coups d’Etat jusqu’au Capitaine Jerry John Rawlings.
Au Mali voisin, le Lieutenant Moussa Traoré le tombeur du Président Modibo Keita en 68,a vite fait de se débarrasser de ses compagnons comme Kissima Doukara et Tiékoro Bakayoko.
En Haute-Volta devenue le Burkina-Faso, du Général Sangoulé Lamizana au Capitaine Ibrahim Traoré en passant par le Colonel Damiba, le Général Diendiéré, le Colonel Issac Zida, le Médécin-Colonel Jean Baptiste Ouédrago, le quator Thomas Sankara,Blaise Compaoré,Jean Baptiste Lingani et Henri Zongo,l’écartement et l’assassinat des compagnons se perpétuèrent.
Au Niger avec le Général Seyni Kountché, Mamadou Tanja et Baré Mainassara.
Au Bénin le Général Mathieu Kérékou surnommé le « caméléon » est revenu une deuxième fois au pouvoir.
En Mauritanie Khouna Ould Abdallah et Maouya Ould Taya.
Les deux Congo Mobutu Sese Seko à Kinshasa et Denis Sassou Nguesso assassin de son ami Marien Ngouabi.
Le Burundi n’y fera pas exception avec Jean Baptiste Bagaza et Pierre Buyoya, de même qu’au Rwanda voisin, le Hutu Juvenal Habiyarimana qui se débarrasse des officiers Tutsis avant d’être victime d’un accident d’avion dans les jardins même de la Présidence et voir le Tutsi Paul Kagame prend la tête du pays après un génocide de 900.000 morts.
Pour revenir au cas Guinéen et au regard des expériences vécues on peut penser que le limogeage du Général Sadiba Koulibaly n’est que le début d’une grande purge au sein de l’armée Guinéenne afin de consolider le pouvoir du Colonel Mamadi Doumbouya meme si on parle d’un retour à l’ordre constitutionnel fin 2024.
Amadou Diouldé Diallo.