Il s’appelait Amadou Lamarana Bah, de la famille des Modiabhés de Brouwal Tappe à Pita dans le Timbi. Son village joua un rôle de premier plan dans la création de la Confédération Théocratique du Fouta Djallon. Et c’est justement pour se souvenir de cette belle page d’histoire, que fut inaugurée le 8 juillet dernier en ces lieux, la « Maison du Fouta ». au tant dire, qu’on ne saurait naitre sur ces terres, et entrer dans la vie par effraction. C’est pour cette raison, que le parcours de mon Professeur, fut des plus élogieux.
Du banc de l’école à l’Université jusqu’au lointain Cuba ou il maitrisa la langue de Cervantes, qu’il ajouta à celles de Molière et de Shakespeare, pour le plus grand bien de son pays. D’abord lorsqu’il décida de faire de la craie sa poudre de beauté, ensuite dans la Diplomatie dont il atteignit les hautes cimes, en devenant Ministre des Affaires Etrangères en 2008. Je revois encore, ce Professeur émérite à l’allure gauchère, à la voix male, à la fois charmeur et séducteur, au point qu’il prit femme parmi nous ses étudiants en la personne de Kadiatou Baldé.
Mon Professeur appartenait à l’Aristocratie Académique de la fin des années 70, dans les différentes matières enseignées. Jean Marie Touré en Stylistique, Mamadou Saliou « James », Ibrahima Sory Sankhon et Sékou Mouké Yansané en Littérature Générale, Ahmed Tidiane Traoré en Littérature Africaine, Clara Nioké et Mme Bathily en Anglais, Mme Sadio Tounkara en Espagnol et le Tanzanien Simba Woulanga Adolphe en Swahili.
Quelle belle écurie pour donner le savoir à des étudiants qui montraient leurs capacités à se doter des instruments de l’avenir qui pointait à l’horizon à la fin de leur cycle d’études supérieures précédées du secondaire et du primaire passés partout dans le pays, avec un premier degré à Poly Kankan. Banelle Kassé, Mame Penda Touré, Mamadou Alpha Diallo, Saa Léno, Cécé Camara, Kadiatou Baldé et moi-même, de l’option Langues Littérature.
Mon Professeur Amadou Lamarana Bah, ne s’est pas vêtit des dépouilles de l’histoire, il a plutôt fait l’histoire en étant un acteur majeur partout ou il est passé et servi avec abnégation et détermination à être parmi les meilleurs par le mérite et l’excellence. Mon Professeur s’en est allé parce que le crayon de DIEU, n’a pas de gomme, mon Prof fut le grandiose, le visage de légende dont on se souviendra pour toujours. Dans la vie active, il était devenu l’ami, le conseiller qui refusait d’être appelé Professeur mais notre égal, alors que nous constituions sa fierté, et il nous le disait au cours de nos rencontres hasardeuses il est vrai, qui chamboulaient tous nos programmes pour laisser place à des débats de haut niveau parfois même dans la rue.
Peu importe, le Professeur était toujours prêt à dispenser ses cours partout, et nous, à le suivre avec intérêt et attention partout. Professeur, Alfred de Musset disait citation : « La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine, une réalité ». fin de citation. La mort est une épine, c’est une réalité.
Reposez en Paix. Amen.
Amadou Diouldé Diallo