La première, peut être la longévité au poste. Vingt neuf ans aux commandes d’une organisation aussi prestigieuse et enviée comme la CAF, peut nourrir des appétits. Le Malawite Ismaël Bandji alors membre du comité exécutif, sera le premier à vouloir déloger Issa Hayatou. Ce dernier, ne fera pas dans de la dentelle pour mettre à genoux, ce prétendant qui a osé l’affronter. La machine répressive, marchera sur lui, jusqu’à son éviction. Cette riposte fera ramener dans les rangs, tous ceux qui rêvaient de lui emboiter le pas.
Qu’à cela tienne, des jeunes loups, tous Présidents de fédérations, sortiront leur museau pour constituer un clan de rebelles. Me Augustin Senghor du Sénégal, Colonel « Pelé » du Niger et Ahmed Yahya de la Mauritanie, celui de Djibouti qui, même en étant membres des commissions de la Caf, camperont sur leurs positions pendant des années, sans que rien ni personne, ne puisse leur faire changer de position. C’est dans cette atmosphère qu’ils trouveront, un Leader en la personne de Jacques Anouma, le Président de la Fédération Ivoirienne de Football.
L’Homme, est Tout Puissant dans son pays ou il est Directeur des Affaires Administratives et Financières de la Présidence de la République sous l’ère Gbagbo, qui l’a appelé à ses cotés en reconnaissance des services rendus par le comptable dans une grande Compagnie Aérienne, qui a pignon sur rue à Abidjan, au Professeur d’Histoire à l’Université Félix Houphouet Boigny de la capitale.
Jacques Anouma, est d’une grande prestance et est un des représentants de l’Afrique, au Comité Exécutif de la FIFA. Il a un riche carnet d’adresses et joue la carte de la puissance économique de son pays, pour mobiliser autour de lui, ses homologues de la sous- région, qui tarde à mettre un de ses dirigeants, à la tête de la CAF. C’est donc à visage découvert, qu’il décide d’affronter Issa Hayatou qui se sentant menacé, veille désormais, à ce que tous les membres entrant au Comité Exécutif de la CAF, soient ses hommes de confiance, de peur de se faire surprendre au regard des velléités et des ambitions de plus en plus affichées. face à la fronde, il faut trouver tous les moyens surtout juridiques, pour éliminer, ce candidat encombrant de Jacques Anouma. Nous sommes en 2009, et l’Assemblée Générale Elective de la CAF, se tient à Victoria la capitale des Seychelles.
Issa Hayatou a trouvé un chargé de mission pour éliminer l’Ivoirien de la course à la Présidentielle. Il s’agit de l’Algérien Mohamed Raouraoua, un éminent juriste Membre du Comité Exécutif de la Caf. Ce dernier, a vite fait de trouver la formule qui consiste en une motion adoptée à la majorité des voix, soit 44 sur 54 votants. Cette motion, se résume en ceci : « ne peut être Eligible à la Présidence de la CAF, que celui qui a été ou est membre du Comité Exécutif à défaut, d’avoir été Président ».
Or, il se trouve que Jacques Anouma, n’était dans aucune de ses dispositions. Le tour est ainsi joué. Il attendra au Comité Exécutif de la FIFA sans être rassuré, de ne pas payer le prix de cette audace à chercher à détrôner le Prince de Garoua et Sphinx du Caire. C’est pourquoi, il va chercher à revenir dans les grâces de Issa Hayatou par des médiations et des conciliabules. Et dans ce ballet, des hommes de main vont se relayer à Yaoundé. Ils finiront par faire plier Issa Hayatou qui sera fortement influencé, par son frère cadet et Secrétaire d’Etat à la Santé du Cameroun. La paix des braves est finalement obtenue. Et pour la sceller, l’organisation de la première édition du CHAN, est confiée à la Cote d’Ivoire.
Ainsi prend fin le feuilleton Jacques Anouma. Issa Hayatou demeure toujours Président de la CAF, sans pour autant comme nous allons le voir dans les prochains articles, être à l’abri des nombreuses convoitises et contestations, qui finiront par le faire chuter lors de l’Assemblée Générale Elective de Mars 2017 à Addis Abeba en Ethiopie.
Amadou Diouldé Diallo
A suivre