L’ARMEE DU ROI DE LABE, ALPHA YAYA DIALLO

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Elle comprenait 80 Généraux ou Chefs de guerre, responsables de 1.000 fusils  et de 1.000 sabres chacun. La cavalerie comptait plusieurs centaines de chevaux bien entretenus. Ce qui ne pouvait pas surprendre. Car, dès son âge, Alpha Yaya avait disposé de chevaux que le Kaldouyanké Alpha Ibrahima Bassagui a fait venir du Sahel avec des métayers pour les dresser et apprendre à son fils prédestiné, à les monter. Les vestiges des étables sont encore visibles à Foulamory, son village natal. Aussi, son père ne lésinant pas sur les moyens, était également allé dans le Bhoundou au Fouta-Toro, des grands marabouts Kann, Ba, dont les descendants sont très présents à Foulamory. Gnaliba Sagna, Tamba Noumounding, Manga Gueladio Koumbabel, Barkading, Barka Diola, Demba Hawa, Sény Bhalédio, Sidi Sagna, Barka Kéba, Samba Foula Koyada, Malan Kandiata, Sadiouma Kambambolou, Termina Kankéléfa, Boukari Hawa, Kaaly Dombia, Malanding Sané, furent quelques-uns de ses généraux, guerriers intrépides pour qui, l’honneur était si sacré. Toujours prêts à l’action, ils étaient pour Alpha Yaya, ce que les grognards étaient pour Bonaparte. Ils ne trouvaient du plaisir que dans la bataille. A la prière comme à l’enterrement, ils étaient toujours armés. Le sabre, l’arme inséparable, était pour eux ce que l’épée était pour gentilhomme au Moyen-âge. Son fils Mody Aguibou dont la bravoure est restée légendaire, avait le Commandement suprême  de l’Armée. Après avoir accompagné son père dans son exil à Port-Etienne actuel Nouadhibou en Mauritanie, Mody Aguibou fut autorisé à rentrer en Guinée en 1922 seulement. Il vint s’installer à Yembéring-Mali quelques années plus tard. Quant à son fidèle compagnon, le vieil Oumar Koumba, qui avait suivi Alpha Yaya partout, même lors de sa première déportation à Abomey dans l’actuel Benin, de 1905 à 1910, revint mourir  dans leur Kaadé natal situé dans la préfecture actuelle de Gaoual. Le Roi de Labé mourut de scorbut en Aout 1912, et ses restes furent ramenés en Guinée en même temps que ceux de l’Almamy Samory Touré et de son griot Morifindian Diabaté de l’Ile de L’Ogoué à Ndjolé au Gabon, en 1968, par le Président Ahmed Sékou Touré.

LA COUR DE ALPHA YAYA DIALLO

Les guerriers les plus courageux et les plus fidèles comme Gnaliba Sagna, Tamba Noumounding, Boukari Hawa, les notables les plus intimes comme Mody Tanou Melikouré et 300 jeunes garçons servant d’agents de liaison, vivaient près du Chef et constituaient son cordon de sécurité et sa garde.

Amadou Diouldé Diallo.