LE SIMANDOU JAZZ DE BEYLA

486

On peut dire que c’est l’histoire de la rivière et de la montagne. Celle qui sépare le quartier Diakoldou de Beyla-village qui a donné son nom au mythique orchestre le Bembeya Jazz crée en 1961 par le Gouverneur Emile Condé et devenu National par un décret du Président Ahmed Sékou Touré en 1966. Son élogieux palmarès le consacre comme étant l’un des plus grands groupes musicaux du continent. Au pays Konia, on était partagé entre la joie et la peine.car, constituer un orchestre pour remplacer le Bembeya Jazz n’était pas chose aisée. Pourtant ils y parviendront. C’est ainsi que le Simandou jazz de Beyla va voir le jour et va rapidement combler le vide laissé par le grand frère. Des musiciens du pays et d’autres venus d’ailleurs, vont reprendre la place du Bembeya en se payant même le luxe de prendre la tête du hit-parade de la foret devant le Nimba Jazz de N’Zérékoré, le Palm Jazz de Macenta, le Forest Band de Yomou, le Niandan Jazz de Kissidougou, et surtout le Kiebendo Jazz de Guéckédou, le grand rival du Bembéya Jazz, comme l’étaient les Gouverneurs Emile Condé et Toumany Sangaré. A la quinzaine artistique et sportive de 1978 à Nzérékoré par exemple, le Simandou Jazz de Beyla sous la direction du trompettiste Bouaké Doukouré de Sokourala, et comprenant entre autres, le guitariste Hamidou Camara et le polyvalent chanteur NBemba Shiller Camara, mena la course en tête des orchestres de la région, avec des morceaux fétiches comme « Dadiolo et Makoya ». De même d’ailleurs que la troupe fédérale de Beyla. Les héros de cette quinzaine furent l’objet d’une grande réception à partir de Boola jusqu’en ville ou l’effervescence avait gagné même les villages saints de Beyla-village, Doukouréla et Niéla. Il faut noter qu’après cet exploit, le Simandou Jazz de Beyla a été invité à Danani et à Man en Cote d’Ivoire avec le journaliste feu Ibrahima Sylla au Récital du Concert, et l’auteur de ces lignes, comme Imprésario. Beyla dont les filles avaient remporté la coupe PDG de Basket-Ball avec les sœurs Mantigné et Makongbé Camara, Makoya et Fanta Keita, doivent en partie ces réussites de ces années là, au dynamisme du Gouverneur Le Commandant Sidy Mahmoud Keita entouré de brillants cadres comme les Généraux de Région, Mamadouba Tounkara, Hamidou Barry et Abou Chéri Camara, des Professeurs Sékou Bekaa Bangoura et Alpha Oumar Diallo, sans oublier le chef de la Subdivision, Monsieur Sylla, le Père de Ibrahima Sylla, le Commandant du camp militaire, le Capitaine Fodé Sylla et le Commandant d’Arrondissement de Gbessoba, l’autre Fodé Sylla dit « Férékanyi ».

Le 22 Band de Kankan qui fera l’objet de notre prochain article, parviendra aussi à assurer la succession du Horoya Band National lorsque ce dernier sera promu National.

Amadou Diouldé Diallo