A l’instar de toutes les régions de l’époque et dans le feu de l’action culturelle expressive de la toute nouvelle souveraineté conquise le 2 octobre 1958, Gaoual s’est très tôt affirmé comme étant un des bastions de l’engagement patriotique et du dynamisme de sa jeunesse.
C’est ce cadre que vit le jour dans les années 60 son orchestre fédéral auquel on donna le nom du fleuve Tominé qui arrive de télimélé et qui rencontre la komba venant de labé pour former le koliba. Ses membres seront tout naturellement des jeunes de la localité associés à des fonctionnaires mutés là dont la musique constitue la passion s’ils ne sont pas polyvalents en y ajoutant le sport, le football notamment.
C’est le cas du guitariste bassiste macky kanouté un enseignant originaire de Dinguiraye, le trompettiste Thierno saidou dieng un professeur de français venu de Labé pour ne citer que ceux- là. Le vivier local fournira au tominé jazz de Gaoual des musiciens comme les guitaristes franco à l’accompagnement, avec petit comme remplaçant, Oumar Pathé mballo dit yakus à la basse l’héritier de macky kanouté l’exubérant dielibakar soumano à la guitare solo et son élève Oumar sow.
Au vocal onretrouve la voix male de kissima dramé de sinthiourou, mara de sakinatoutamsir diallo appuyés kindali boplany le fils du commandant de la compagnie de gaoual le coniagui sene boplany. Et tenez vous bien le comédien sow bailo qui venait passer ses vacances à gaoual gratifiait le public des airs cubains qui fendaient la nuit et mettre en piste les plus irréductibles dans leur sommeil. Région à la fois peulh, diakanké et mandingo gaoual offrait une richesse culturelle que le tominé jazz a pu valoriser par un répertoire de qualité.
C’est pourquoi aussi au centre que dans les arrondissements jusqu’aux quinzaines artistiques, Sportives et culturelles à labé et les festivals à conakry, le tominé jazz a toujours bien défendu son rang dans le concert national.
Des morceaux succulents comme sekou fama, lamarana, mansanou cissé, alpha yaya ont tenu en haleine les mélomanes de toutes les générations y compris la notre de 70 à 76. Ces moments inénarrables de notre adolescence pleinement vécus en tranches de l’assiduité à l’école au sport, des baignades aux fleuves aux soirées artistiques et dansantes à la permanence fédérale mais à Koumbia, kakony, foulamory et wedou mborou, mon infinie reconnaissance à toi GAOUAL pour mon premier micro en papier enroulé ou en boite vide et ma première plume dans la commission échos présidée par monsieur dansa à la permanence fédérale lors des quinzaines artistiques sportives et culturelles.
Mon dessinateur avait pour nom oscar ben Barry le directeur de publication du journal bingo.