MODY MAMADOU DIAN MO KARAMOKO ALPHA MO LABE

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Il était l’un des huit enfants du Fondateur de Labé et de sa Mosquée. Incontestablement le plus courageux, à la limite de la témérité par lui, et par sa descendance dont fait partie, certains qui ont consolidé les acquis guerriers de leur grand père. On peut citer, Alpha Ibrahima Bassagui et son fils Alpha Yaya. Il n’ya pas de doute que c’est Mody Mamadou Dian, qui a su conserver l’héritage et qui a fait repousser, les limites du Diwal de Labé, par ses exploits guerriers. Dans un style, hors du commun.Figurez-vous, qu’à l’annonce des batailles, il organisa des festins auxquels prenaient part, sa Cour et ses guerriers. Il se frottait les mains en piaffant d’impatience, d’aller au combat. Et il gagnait tous ses combats ; parfois, avec une cruauté comme pour en faire, un signe et un message fort destinés, aux autres animistes qui s’aventureraient sur son chemin ; si d’ailleurs, ce n’est pas lui en personne, qui allait les trouver dans leur refuge pour les infliger, de lourdes défaites. Ce n’est donc pas un titre volé, ou usurpé de « Courageux » que lui ont collé, toutes les chroniques du Fouta.Et c’est certainement aussi à cause de ce courage, qu’il succéda  à son Père Karamoko Alpha mo Labé, à la mort de ce dernier, en lieu et place, du premier né des garçons de ce dernier, l’homonyme de Karamoko Alpha mo Timbo, Alpha Ibrahima Sambégou dit «Thierno mo Sigon ».

C’est toujours lui, Mody Mamadou Dian, qui conduisit l’expédition de ses frères qui allèrent chercher leur Père malade, qui était allé se reposer à Donguel Sigon, chez son ainé. Ils « volèrent » en fait, leur vieux Père qui malheureusement mourut, sur le chemin de retour dans le village de Sarékaly. C’est son corps, qui fut ramené à Labé et enterré, près de la Mosquée fondée par lui, au Mausolée qui porte son nom. Mais, aux yeux de tout le Fouta, le plus grand exploit de Mody Mamadou Dian, reste sa participation remarquable, à la sanglante bataille de Siragouré près de Fougoumba. En effet, Sory Birama Condé le Chef du Sankara, avait pris l’habitude de s’attaquer à Timbo la Capitale de la Confédération Théocratique, dont il incendia même la Mosquée après avoir procédé, à la profanation de plusieurs tombes d’illustres fils, Seydiyankés et alliés.Il poussa le zèle, jusqu’à s’attaquer même à celle du premier Almamy du Fouta , Alpha Ibrahima Sambegou  Ibn Nouhou.

Devant tant d’atrocités et le doute de ne pouvoir contenir seul, les velleités du Chef Animiste, Almamy Sory Mawdho Ibn Maliki, sollicita le soutien du Labé dirigé à l’époque, par Mody Mamadou Dian. Ce dernier, leva des troupes et prit la direction de Siragouré. Nous sommes en 1886-87. Apès plusieurs jours d’âpres et sanglants combats, Mody Mamadou Dian, parvient à assassiner Sory Birama et sa sœur Fanta. Ils furent ensevelis sur place tandis que, les survivants battirent en retraite et rejoignirent, le Sankaran dans une humiliation totale.

Victime de blessures graves, Mody Mamadou Dian, fut ramené à Timbo oû, en dépit de tous les soins reçus, il y mourut et y fut enterré. Là aussi, la Fondation Karamoko Alpha  mo Labé, est allée entretenir sa tombe.ses membres, y effectuent chaque année, des recueillements qui ressemblent fort bien, à une sorte de pèlerinage. La nouvelle de la disparition du glorieux Prince Kaldouyanké, Mody Mamadou Dian, se répandit dans tout le Fouta. Il eut droit à des funérailles grandioses. Almamy Sory Mawdho, se rendit à Labé pour les condoléances d’usage. Il fut atteint d’un malaise qui l’emporta. Il fut décidé qu’il soit inhumé, auprès de Karamoko Alpha mo Labé.

Il en fut ainsi. Le nom de Mody Mamadou Dian, mo Karamoko Alpha mo Labé, dont on retrouve la descendance à Madina-Wora, Dougountouny dans la Préfecture de Mali, et Kaadé dans celle de Gaoual, appartient à la lignée de ceux qui, ont écrits l’Histoire du Fouta, par la plume dans l’encrier, et le tranchant du sabre au vent.

Amadou Diouldé Diallo