SIRADIOU DIALLO : JOURNALISTE ET POLITIQUE

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Par ses parents, il était au cœur du Fouta. Prince du clan des Ndioboyankés du Labé, Siradiou Diallo était l’arrière petit-fils du Vénéré Waliou Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan par son père Elhadj Ibrahima Gassama lui-même fils de l’une des filles du Saint Homme. Il était aussi un prince du clan des Loudas, Famille Régnante de Tinka Dalaba, dont est issue sa mére Nénan Hadiatou Bah. Il fit ses études coraniques à Timbi-Touni, et celles Françaises d’abord à Labe, ensuite à Conakry, à Dakar et en France. Au terme de celles-ci, Siradiou Diallo obtient une Licence en sciences économiques. Il obtient son premier emploi dans une Banque, avant de troquer les chiffres pour les lettres. Dans les colonnes du célèbre Hebdomadaire Jeune Afrique, fondé par le Tunisien Béchir Ben Yahmed. Il anime la page économique avant de migrer vers celle politique oû l’immensité de son talent et la fertilité de sa plume, en firent, Rédacteur en Chef du Journal. Commence alors pour lui, des voyages à travers tout le continent et des rencontres, allant des simples citoyens, aux Chefs d’Etats dont certains, comme l’Ivoirien Félix Houphouet Boigny, le Togolais Gassimgbé Eyadéma, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor ou encore le Camerounais Amadou Ahidjo, seront de véritables Amis dont les Palais Présidentiels, étaient devenus sa demeure.

Par contre, ses relations avec le Président Ahmed Sékou Touré ne furent jamais empreintes de fraternité pour la simple que Siradiou Diallo avait mis sa plume dans l’encrier pour dénoncer la dictature que ce dernier, imposait à son pays et à son peuple avec le Camp Boiro qui ressemblait, au goulag Russe. Naturellement, son vieux père et ses frères, payèrent un lourd tribut à ses dénonciations, mais cela ne découragea guère Siradiou Diallo, qui refoula la terre de ses ancêtres au lendemain de la mort du Responsable Supreme de la Révolution, le 26 Mars 1984, et la prise du pouvoir par l’armée sous la direction du Colonel Lansana Conté, le 3 Avril de la même année.

Après le Multipartisme intégral prôné par les nouvelles autorités du pays, Siradiou Diallo se retrouve dans le PGP avec les Ibrahima Bah « Jules », Abdoulaye Portos Diallo, avant de les quitter pour aller fonder, le PRP « parti du renouveau et du progrès ». il est candidat aux élections Présidentielles de 93 remportées par Lansana Conté, et Législatives qui vont suivre. Il est Elu Député et se consacre désormais, entièrement à la politique, avec des tournées dans tout le pays. le PRP et l’UNR « Union pour la Nouvelle République » de Ba Mamadou, vont fusionner pour donner naissance, à l’UPR « Union pour le Progrès et le Renouveau » qui va présenter, Ba Mamadou à la Présidentielle de 98 dont Siradiou Diallo, devient le Directeur de campagne. Ba Mamadou arrive 2e derrière Lansana Conté qui succèdera ainsi, à lui-même. L’Eminent Journaliste et Homme Politique, a toujours entretenu, d’excellentes relations avec le Président Conté. Les deux se vouaient une admiration et une considération réciproques.

C’est pourquoi, à la mort de Siradiou Diallo, le Président Conté a organisé des funérailles nationales pour honorer sa mémoire. Un imposant cortège funèbre est parti de Conakry le matin, pour n’arriver à Labé qu’à 19h. l’Homme par sa naissance avait droit aux deux mausolées. Après concertation entre les chefs religieux et les notables de la ville, il fut décidé qu’il soit inhumé dans celui du Kaldouyanké Karamoko Alpha mo Labe en raison, du fait que c’est l’arrière grand père de Siradiou Diallo qui tenait, le drapeau lors des « guerres saintes » de son cousin Karamoko Alpha mo Labé.

Le Mausolée de Thierno Bhoubha Ndiyan, n’accueillit donc pas le corps de l’Enfant de Pilimini qui épousa, la Rédactrice en Chef du Journal Amina, la journaliste Assiatou Bah. Ils constituèrent, l’un des meilleurs couples de la profession dans l’exercice, de ce noble métier. Paix à son Âme. Amen

Amadou Diouldé Diallo