SOUVENIRS DE LA CAN 76

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C’était un 14 Mai. Pour sa 3e participation à la Biennale du Football Africain, après 70 au Soudan et 74 EN Egypte, le Sily National de Guinée est arrivé en Ethiopie, avec un effectif de qualité et de grandes ambitions ; celles d’inscrire son nom sur les tablettes continentales. Légitime aspiration pour une génération et un pays, qui ont donné la preuve de leurs capacités à s’imposer à tous, et à brandir des trophées. Ils en avaient remportés en clubs champions avec le Hafia fc en 72 et en 75 tout en traçant la trajectoire d’un 3e titre en 76.

Malheureusement, le Hafia échouera quelques mois après la déconvenue d’Addis Abeba, au Complexe Olympique de Chéraga à Alger contre le Mouloudia. A cette Can 76, le Sily National fit un parcours remarquable et parvint à se hisser en finale contre les Lions de l’Atlas du Maroc, avec une formule de championnat, la première de l’épreuve et qui a paru aux yeux de la Caf et de tous les observateurs, comme une injustice.

C’est pourquoi, on reviendra à la formule Coupe, dès l’édition suivante. Souleymane Chérif, le Ballon d’or 72, ouvrira le score à la 33e minute, et tout semblait marcher sur des chapeaux de roues mais, le Sily se fera rejoindre au score à la 86e mn sur un service royal de Ahmed Faras qui sera magistralement repris par Baba. C’était comme un coup de fil téléphonique entre l’enfant de Mohamédia et celui de El Jadida. Malgré un puissant tir de Njoléa à la toute dernière minute, qui sera repoussé au ras du poteau par Hazzaz, le portier Marocain au prix d’une fracture de son annulaire gauche, ce nul offrira le trophée aux Lions de l’Atlas. L’amertume sera si grande, que le Reporter Sportif Pathé Diallo en duo avec Gaoussou Diaby, s’écrira «  EH ALLAH ».

Ainsi prenait fin, l’aventure Ethiopienne du Sily National. Avec le reconfort tout de même, du meilleur buteur de la Can pour Mamadou Aliou Keita «  Njoléa », six réalisations, et Naby Laye Papa Camara, le Soulier d’Argent. Cette Can 76 en Ethiopie était, la plus à portée de main du Sily National à cause surtout, de son écurie de grand standing, l’une des meilleures du continent de  l’époque. Et depuis, le Sily National court toujours derrière ce Titre tant convoité et qui continue, à se faire désirer à travers des pérégrinations aux quatre coins de l’Afrique.

Le Sily National sera présent à la Can 80 au Nigeria avant de faire, une disette de quatorze ans pour ne revenir à la fête qu’en 1994 en Tunisie. Suivront ensuite, une participation aux éditions de 2004 au pays de Attouga, 2006 en Egypte, 2008 au Ghana, 2012 au Gabon, 2015 en Guinée Equatoriale, 2019 en Egypte, 2021 au Cameroun et 2023 en Côte d’Ivoire sans parvenir, à décrocher le Titre de Champion d’Afrique des Nations. Il faudra certainement attendre, celle de 2026. Car, pour celle de 2025 au Maroc, le Sily National sera absent. Les générations se succèdent, les dirigeants aussi, le temps égrène son chapelet sans que le Sily National, n’inscrive son nom sur le trophée le plus prestigieux et le plus convoité du Continent. Contrairement à ses voisins des Eléphants de Côte d’Ivoire, trois titres, 92 à Dakar, 2015 à Malabo et 2023 à la Maison, le Sénégal, un titre en 2019 au Cameroun. Quant aux Aigles du Mali, ils sont aussi frappés par la Malédiction, de trop d’abondance qui nuit au regard, de sa constellation de vedettes à l’image du Premier Ballon d’or Africain, Salif Keita Domingo. Ils perdirent la finale de 72 à Yaoundé, contre les Diables Rouges du Congo de François Mpelé, et Paul Sayal Moukila.

Pire, contrairement à ces mêmes voisins, la Guinée ne parvient toujours pas à organiser la Can, même lorsqu’elle lui fut offerte sur un plateau d’or, sans appel à candidatures, par le Président de la Caf, Issa Hayatou. Pauvre de nous. Joyeux Anniversaire de Finale de Can au Sily National de Guinée.

              Amadou Diouldé Diallo