2 AOUT 1968- 2 AOUT 2024

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Il faudra puiser aux tréfonds de l’Histoire, pour exhumer cette date historique qui a marqué la naissance de la Révolution Culturelle Socialiste. Quatre années seulement après la Loi- Cadre du 8 Novembre 64, dans la lutte politique du PDG sous la bannière duquel, la Guinée accéda à l’Indépendance le 2  Octobre 1958 avec à sa tête, le Président Ahmed Sékou Touré. Cette Révolution allait impulser une nouvelle dynamique à l’Ecole Guinéenne avec l’introduction des Langues Nationales dans les programmes d’Enseignement. Et pour conférer un cachet particulier à la date du 2 AOUT, le plus grand Lycée du pays jusque là appelé Donka, allait porter son nom avec des milliers d’élèves, l’Immense Sékou Philo Camara, comme Proviseur et Aguibou Diallo, un arrière petit-fils de l’Illustre Alpha yaya Diallo, comme Vice- Président du Conseil d’Administration. Les activités artistiques, sportives et culturelles prennent de l’ampleur dans tout le pays avec les Tournois Scolaires, Semaines, Quinzaines et Festivals, qui mettent en valeur, le riche potentiel du pays dans une saine émulation. Les Orchestres rayonnent et le sport prend de l’envol et font de la Guinée, une destination enviée. Les résultats sur le plan Africain et International se passent de commentaires. Kélétigui et ses Tambourinis, Balla et ses Balladins, Le Bembeya Jazz National, le Horoya Band National, le Hafia, Le Horoya, le Sily National en football, tout comme les autres disciplines, connaissent une pratique intense partout dans le pays. les Jeunes Cadres du Parti, défendent ses idéaux dans tous les forums avec un tel engagement, qu’ils forcent le respect et l’admiration des participants. Le pays est sur les nuages, mais s’illustre aussi négativement, avec la Révolution désormais Exigence, Globale et Multiforme, qui dévore ses meilleurs fils tout au long des différents complots vrais ou supposés. Aussi, des excès dans le non respect des mœurs, us et coutumes de notre société, sont visibles à l’œil nu. On peut aisément citer en exemple, la fameuse Cité de Kalédou à Labé. Son Directeur Emile Cissé, le concepteur de la pièce de théâtrale « Et la Nuit S’illumine », y a fait interner des filles triées sur le volet, dont certaines, étaient des sœurs de lait, entièrement soumises à ses caprices. Lorsqu’elles venaient faire le marché à Labé-Ville, il leur était interdit de passer voir leurs familles. Et personne n’osait s’opposer à sa volonté jusqu’au moment ou lui-même fut arrêté, et conduit en prison ou il trouva la mort. Ainsi va la Révolution. Celle du 2 AOUT 1968, fit considérablement baisser le niveau d’études d’élèves de plusieurs promotions avec l’introduction des Langues Nationales. Les fils des Fonctionnaires, contraints de suivre leurs parents dans les différents et multiples lieux d’affectation à travers tout le pays, furent les principales victimes de l’introduction des Langues Nationales à l’école, à cause du fait qu’elles étaient enseignées selon celle parlée dans la région. On pouvait donc se trouver du Kpélé au Soussou, du Loma au Malinké ou encore du Kissien au Pular. Ces disparités linguistiques, entrainèrent une perdition scolaire de milliers d’élèves, voire même d’étudiants contraints de fermer Poly, pendant un an,  pour aller en campagne agricole dans les villages à l’intérieur du pays, en étant paysans chargés de l’animation des Brigades Motorisées et Mécanisées de Production, ainsi que les Fermes Agro- Pastorales d’Arrondissement. Une année supplémentaire fut aussi ajoutée à la douzième. La Treizième année, qui était également dédiée à la Production des élèves en fin d’études secondaires dont la majorité,—- sera orientée dans les Facultés d’Agronomie créées à cet effet. Bien d’autres activités à la fois positives et négatives, constitueront le bilan de cette Révolution Culturelle Socialiste lancée le 2 AOUT 1968.

Joyeux Anniversaire peut-on dire.

Amadou Diouldé Diallo