ABOUBACAR MORTON SOUMAH S’EN EST ALLE

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Le Prince de Tabounsou dans le Dubréka actuel, naquit à Kankan au cœur de la savane. Il grandit à Télimélé oû est né son jeune frère, le « Maradona Guinéen », puis à Gaoual, et à Fria, la ville de Kimbo qui fume, des cheminées de la Première Usine d’Alumine d’Afrique. Le Père, fonctionnaire de son état, s’y fixa définitivement non loin de ses terres ancestrales. Guinéen de « l’hinterland », Aboubacar Morton Soumah, très brillant dans tout ce qu’il entreprend, est admis à la Faculté des Sciences Economiques de Poly Conakry. Il est de la 15e Promotion Josip Broz Tito. Après une soutenance sanctionnant la fin des ses études supérieures, et un diplôme bien mérité, le voilà qui intégre le Corps des Financiers- Comptables du pays, oû il sert avec rigueur et honnêteté. Mais, c’est au niveau de la Direction Financière de la Fédération Guinéenne de Football oû son ami Djibril Diarra « Becken », alors Vice-Président de la faitière, l’avait fait venir, que Morton va se faire connaitre, par sa rapidité dans le traitement des dossiers, sa vigilance dans ce fourre-tout oû la popularité et la passion du football, lui donne souvent, des    « souverainetés excessives » ; au point de vouloir tordre le coup, à l’orthodoxie financière. Seulement, celui que vous avez en face, est droit dans ses bottes. Pas question de se précipiter. Il regarde tout, note tout, vérifie tout, et recherche la conformité de toutes les dépenses, avant d’apposer sa signature. Cette attitude responsable, a valu à Morton Soumah, des inimités et des adversités. Mais il n’en a cure. C’est un gestionnaire responsable, nullement porté par l’enrichissement illicite, et des compromissions de bas étage, pour se faire plaire par Paul ou par Pierre. Et il va en payer un lourd tribut. Dans la tempête traitresse qui a emporté Salifou Camara « Super V », son successeur, a joué à la menace et à l’acharnement, pour exiger de Morton Soumah , la mise à disposition, de tous les documents comptables de la gestion durant tout le mandat de ce dernier. Ce à quoi, Morton opposera un niet catégorique. Ce qui vaudra, un emprisonnement de 45 jours à la Maison Centrale de Conakry. Il en sortira, plus que déterminé à camper sur sa position. Ce malgré, un diabète aigû, que les mauvaises conditions hygiéniques de la prison, ont aggravé. Pendant ce temps, «  Super V », pourchassé par son successeur, avec un mandat d’arrêt d’Interpol était obligé, de quitter la Guinée, et de se cacher en France pour échapper, à la haine et la férocité de son successeur, qui après avoir croqué ses mollets, dans une amitié déguisée, voulait le voir arriver à l’Aéroport de Conakry, menotté. « Super V », ne dut son salut, qu’à la nomination de son ami Ibrahima Kassory Fofana, comme Premier Ministre. Morton Soumah, Homme de caractère et de convictions, tint bon jusqu’au bout du bout. Jamais, il ne leva un coin de voile sur la gestion de la Fédération Guinéenne de Football dirigée par « Super V », et assista en bon croyant, à la déconfiture et à l’humiliation de celui qui lui avait fait, tant de mal, « la Pieuvre Menteuse ». Cette foi en Dieu faisait occuper à Morton, la premièe rangée de la Mosquée de son quartier, pour toutes les prières y compris, celle difficile de l’Aube. Et c’est au nom de cette même foi, et de la piété, qu’il  décida, d’effectuer le Pélérinage aux Lieux Saints de l’Islam cette année. Il était écrit quelque part, qu’il ne reviendra plus jamais parce qu’une si belle Créature absous de tous les péchés, ne pouvait que reposer sur les Glorieuses Terres de Naissance du Prophète Muhammad (psl), le Berceau de l’Islam. Pour rentrer directement au Paradis dans l’innocence, et la pureté du nouveau né qu’il fut. C’est ce que tout Musulman souhaite, qui s’est accompli, pour Aboubacar Morton Soumah. Et depuis l’annonce de la triste nouvelle, sa Maison ne désemplit pas de monde venu de toutes parts, exprimer sa compassion à sa femme, à ses dix enfants (4garçons, et 6 filles), et à toute sa famille. Paix à son Ame.

Amadou Diouldé Diallo