LA GUINEE ET L’ORGANISATION DE LA CAN

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C’est  serait faire un mauvais procès au CNRD et au Gouvernement, que de le rendre responsable de la non-organisation de la CAN 2025. Car, entre son avènement et la mission de la CAF chargée d’évaluer le contenu du cahier de charges de la compétition, il n y avait que quelques mois. Malgré donc sa ferme volonté de gagner le pari, le temps jouait largement contre notre pays. Nos dirigeants actuels, sont donc complètement dédouanés et leurs prédécesseurs culpabilisés, Alpha Condé particulièrement. Revenons sur les faits. Avec l’accord du Gouvernement d’alors, la Fédération Guinéenne de Football, avait présenté la candidature de la Guinée pour l’organisation de la CAN 2019 ou 2021. Six membres du Gouvernement avaient effectués le voyage de Addis-Abeba pour assister aux délibérations du Comité Exécutif de la CAF. A l’issue de la présentation des différentes candidatures, le Cameroun et la Côte-D’ivoire, furent désignés. Nulle part, il n’était fait mention de l’attribution de celle de 2023, étant donné que la faitière du football Africain, n’avait fait aucun appel à candidatures. C’est le Président Issa Hayatou en violation de tous les textes régissant le fonctionnement de la CAF en la matière, qui va décider d’octroyer à la Guinée, la CAN 2023. On apprendra plus tard, qu’il voulait en faire un cadeau à son « grand frère », nouvellement élu Président de la République de Guinée. Il s’agit du Professeur Alpha Condé qui en réalité, était un camarade, un ami de banc à la fac en France, au véritable grand frère de Issa Hayatou, l’ancien Premier Ministre du Cameroun, Sadou Hayatou. Leur amitié était devenue si fraternelle, que les deux venaient même passer leurs vacances dans la maison familiale chez le Prestigieux Lamido de Garoua.

Il est donc clair, que c’est grâce aux relations du Professeur Alpha Condé, que la Guinée a obtenue  l’organisation de la CAN 2023. Il est tout aussi évident, qu’il n’a absolument rien fait pour entreprendre les travaux de réalisation des infrastructures contenues dans le cahier de charges. Ce qui à priori, ne saurait surprendre pour la simple et bonne raison, que le sport n’a jamais figuré sur la liste des priorités du cinquième Président de la République de Guinée. A titre d’exemple, Alpha Condé ne s’est jamais plié aux règles protocolaires pourtant de longue tradition républicaine, qui imposent aux chefs d’Etats, la Présidence des finales de  Coupes Nationales. Et d’ailleurs avec la franchise qu’on lui reconnait, Alpha Condé aurait ouvertement dit au Malien Amadou Diakité qui conduisait une délégation de la CAF dont il était un membre influent du Comité Exécutif, que l’organisation de la Can n’était ni une urgence, ni une priorité pour lui. C’était au cours d’une audience qu’il lui avait accordée au Palais « Sékhoutouréya ».

En interrogeant l’histoire, on se rend compte que pour des raisons de sécurité intérieure et bien d’autres certainement, le Panafricaniste Ahmed Sékou Touré, n’a jamais parlé de l’organisation d’une CAN en Guinée durant ses 26 ans de règne. Il en est de même de son successeur, le Général Lansana Conté, qui a vu s’organiser douze éditions de la CAN en 24 ans de règne, bien qu’il aimait  le football. Certainement que la Guinée allait « sauver » sa CAN 2023, si elle avait accepté la proposition de co-organisation du pays frère et voisin, le Sénégal. Malheureusement le Ministre des Sports de l’époque, Sanousy Bantama Sow, est monté sur le cheval d’un faux souverainisme derrière lequel se cachaient surement, de gros intérêts matériels et financiers qu’une CAN à la maison, peut procurer sans les yeux trop regardants de l’opinion. Pour la grandeur de notre pays, terre de football par excellence, il serait impardonnable qu’il n’organise pas la CAN, après le Mali, le Sénégal, la Côte-D’ivoire, le Burkina Faso, le Ghana et le Nigéria. C’est pourquoi, je lance un appel pressant au CNRD et au Gouvernement, afin qu’ils rencontrent  et  proposent  à la Sierra-Leone et à la Guinée-Bissau, l’organisation de la CAN 2029. Soit un pays Francophone, un Anglophone et un Lusophone dont les peuples sont unis par la Géographie, l’Histoire et la Communauté de Destin.

Une telle candidature à de fortes chances de prospérer si on s’y prend à temps avec à l’attelage la République de Guinée.

 

Amadou Diouldé Diallo.