On devrait encore attendre, pour voir un autre club Guinéen, atteindre les performances du Horoya Ac de Conakry qui s’était payé le luxe deux à trois années de suite, d’arriver en phases de groupes et gravir un palier de plus, les demi-finales de la Ligue des Champions. Pourtant, une euphorie jubilatoire s’était emparée du public quand le Milo de Kankan, réussissait à décrocher son Premier Titre de Champion de Guinée, au nez et à la barbe des clubs de la capitale qui s’étaient jusque là, disputés le sacre et le règne sur le football Guinéen. Malheureusement, la joie aura été de courte durée. Car, aussitôt engagé dans la compétition, voilà qu’il est contraint de la quitter après seulement deux sorties. Une première fructueuse sur le fil du rasoir, grâce à l’avantage du but marqué à l’extérieur, contre les Mauritaniens du Fc Nouadhibou. Et une seconde, infructueuse sur l’ensemble des deux matchs. Les Ivoiriens du Stade d’Abidjan, avaient pris l’avantage à domicile par deux buts à 0, avant de s’incliner au retour à Bamako, deux contre un, avec au finish, le ticket pour les phases de groupes. Autant dire que le Milo de Kankan, a échoué juste aux portes d’entrée du château réservé aux princes du cuir rond. Au regard de son volume de jeu et de la densité de ses actions sur le terrain, face à un adversaire qui jouait sur son humus et devant son public, le Milo dans les mêmes prédispositions, pouvait bien passer ce cap. Mais la triste réalité est que faute de stade homologué, les équipes Guinéennes, jouent tous leurs matchs à l’extérieur sans que cela, n’émeuve personne. Les occupations sont ailleurs, pendant qu’on se gargarise de fierté et de souveraineté. Or, ces deux notions sont de simples mouchoirs de kleenex quand on va « mendier », un stade au Maroc, et plus révoltant encore, au Sénégal et en Côte- d’Ivoire que des contingences de l’Histoire géopolitique et géostratégique, ont par le passé, fait même du football, un échiquier sur lequel, l’on a mesuré la Puissance de nos Nations, de nos Peuples et de nos Etats.
Ce manque de stade homologué, n’empêche personne de dormir, de se réveiller, de se regarder dans le miroir en se rasant. Nos élites ont, entrainant avec elles, des populations plombées par la misère et la pauvreté, liquéfié ce qui était jusque là, le nectar de Babylone, de ce Peuple craint et respecté. Bien sûr que cela ferait mal à certains, mais il faut avoir le courage d’aller réveiller le Président Ahmed Sékou Touré et le Général Lansana Conté dans leurs tombes. Car, on a comme l’impression que la vraie Guinée, celle que le monde entier pointait du doigt avec respect et considération, cette Guinée qu’on craignait et qu’on enviait du moins sur le plan culturel et sportif, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Incapable qu’elle est, d’avoir au moins, un stade homologué pour recevoir à domicile, les matchs de ses équipes engagées dans les compétitions internationales. Il faut espérer que le Sily National, déjà battu par les Léopards de la RD Congo et la Tanzanie, n’enregistre des défaites les 11 et 14 Octobre à venir, à Yamoussoukoro et à Abidjan contre l’Ethiopie. Rappel de cette leçon de Géographie : Quand on quitte l’altitude pour le niveau de la mer, on a les poumons gonflés d’oxygène, donc à mesure d’avoir, beaucoup de souffle pour gagner la course. C’est le contraire qui enregistre une raréfaction d’oxygène. Le Sily National est averti. A bon entendeur salut.
Amadou Diouldé Diallo