L’EXERCICE DU POUVOIR ET LE POIDS DE LA TRADITION (suite)

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Celui qui succéda au Président Ahmed Sékou Touré, s’appelait Lansana Conté. C’était un Colonel qui était jusque là, Chef d’Etat-Major Adjoint de l’Armée de Terre. Il venait du village de Moussayah dans le Bouroumaya Fotonta à Dubréka. il avait une grande sœur et un grand frère Hadja Kadi et Elhadj Salifou Diannanké qui étaient les enfants de Nna Yeni, la première épouse de son père Alkhaly Alsény Conté et une autre grande sœur Hadja Hawa Fandiekhouré, l’ainée de sa mère Nna Mafoudia Camara dite M’mah et plusieurs petits-frères et sœurs dont le benjamin était Harouna Conté. Même si cette « dictature » n’est pas martiale chez les Soussous, il n’en demeure pas moins que Lansana Conté a été confronté aux mêmes problèmes que son prédécesseur et contraint de respecter la volonté de ses ainés après avoir parfois fait des observations et fait valoir son point de vue avec la fermeté du militaire et la libre expression dépouillée d’entournures, caractérielle des gens de sa communauté. On le voyait souvent avec sa grande sœur aux différentes éditions de la Coupe Hadja M’mah qui se jouaient à Friguiagbé. Et lorsqu’il lui rendait visite chez elle à Kakimbo, il laissait sa garde à cent mètres de sa maison, descendait de sa voiture et y entrait seul à pied. Il lui vouait un très grand respect, elle qui ressortait avec lui et le raccompagnait jusqu’à sa voiture. Le Président s’effaçait devant sa grande sœur dont le domicile ne désemplissait pas de visiteurs qui venaient chercher ses faveurs. De tous, c’est le benjamin Harouna Conté qui pouvait tout obtenir avec son grand frère de Président qui sachant tout l’amour de leur mère pour son dernier, s’empressait de satisfaire à toutes ses demandes au risque d’être rappelé par Hadja M’mah. C’est de coutume dans les familles Africaines, que le benjamin, soit l’enfant chéri de la mère et qu’il en fasse un chantage à ses ainés et se comporte en roitelet, sachant que personne ne voudrait s’attirer les reproches ou les foudres de sa tendre et généreuse mère. L’ETRE ELU de nous tous.

A SUIVRE

 

                                                                                              Amadou Diouldé Diallo