SAMUEL ETOO AU COMEX DE LA CAF

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A la faveur des nombreuses visites fraternelles que je rendais au Président Issa Hayatou, je descendis une fois, de l’avion à Douala pour emprunter une voiture, destination Yaoundé. Arrivé au niveau de l’Usine d’Alumine d’Edea, «  la deuxième en Afrique après celle de Fria », au bord de la Sanaga Maritime, le Drapeau Camerounais, flotte au fronton d’un bar café avec l’effigie de Samuel Etoo. Une flèche, indique un chemin dans ces grandes forêts BASSA, la destination du village de la Légende du Football Africain. A noter que c’est dans ces forêts, que le Bassa Um Nyobé et le Bamiléké Félix Roland Moumié, menèrent la lutte pour l’Indépendance du Cameroun sous la bannière de l’UPC «  Union des Populations du Cameroun », contre l’Administration Coloniale Française.

L’Histoire de Samuel Etoo a commencé dans son village et s’est poursuivie à Douala, à Yaoundé, avant de s’exporter en Espagne, en Italie, en Turquie, en Russie, avec toujours son Cameroun natal en Majesté et du fusionnel  partout oû, il a tutoyé le ballon pour lui imposer, sa volonté malgré ses caprices déroutants. Comme à la Can 2010 en Angola, oû Officier Média de la Caf pour le site de Lubango avec sa touristique falaise de « tundavala », je le retrouvais avec les Lions Indomptables du Cameroun. Le quatriple Ballon d’Or Africain, est aussi, quatre fois Champion d’Afrique. On pensait une fois les crampons raccrochés, Samuel Etoo, allait mener le reste de sa vie, loin du foot, à jouir de son immense fortune, et à frapper la vie avec la chicote du Roi.

Mais, c’était mal connaitre le Prince de l’une des plus guerrières des Tribus du Cameroun, les Bassa, contestataires et rebelles aussi. comme Rigobert Song, Thomas Nkono,  Joseph Antoine Bell, les Frères Kana et Omam Biyik. Samuel Etoo, entend vivre pleinement dans son pays, avec toujours le football coulant dans ses veines. Il bataille aux quatre fers pour prendre la tête, de la puissante et très convoitée Fédération Camerounaise de Football  ce, malgré des oppositions farouches. Samuel Etoo a le don de la réplique, et son palmarès, parle pour lui dans un pays oû le football est une réligion.

Fort de son glorieux passé qui nourrit un présent riche de chaudes actualités, et qui dessinent les contours d’un avenir prometteur, le Prince Bassa, se jette dans la bataille du Comité Exécutif de la Caf. Sa candidature est aussitôt recalée par le Jury Disciplinaire de la Caf. Se sentant victime d’injustice, alors que la réalité c’est qu’il fait peur à cause de son indépendance d’esprit, il est un Homme qui a toujours refusé d’être la 5e roue de la charrette, il saisit le TAS et est rétabli dans ses droits de candidat légitime, par ce dernier. Lors de l’Assemblée Générale Elective du 12 Mars dernier au Caire, il est élu à l’unanimité des 54 fédérations Nationales du Continent. Preuve qu’en dépit de tous les commérages et des coups fourrés dont il est victime, la popularité, le prestige et la gloire de Samuel Etoo, se conjuguent au même verbe du présent. La question que tout le monde se pose à présent est de savoir, oû va t-il s’arrêter.

Ira-t-il à la conquête de la Présidence de la Caf en 2029, lorsque Patrice Motsepe épuisera son 2e et dernier mandat ou s’il va faire comme l’orfèvre Libérien Mister Georges Weah, en empruntant l’ascenseur de la consécration qui va le faire attérrir, au Palais Présidentiel d’Etoudi. Et si alors un jour, Samuel Etoo et Patrice Motsepe à qui, on prête des ambitions Présidentielles en 2029, au terme du dernier mandat de son beau frère de Président, Cyrille Ramaphosa en Afrique du Sud.

Du foot aux lambris des Palais, des tapis rouges déroulés, des honneurs militaires rendus, et des Hymnes Nationaux éxécutés. Peut-être ensemble, à l’ouverture et à la finale d’une Can, installés,  dans tout le confort d’une Tribune Présidentielle VVIP des Stades remplis de ses foules passionnées et  généreuses qui constituent, le Nectar de Babylone du Balompie. Arrêtons là, nos rêves, et concentrons nous, sur ce qui constitue nos certitudes. Samuel Etoo est désormais Membre du Comité Exécutif de la Caf. Avant lui, seul le gaucher magique Zambien Kalusha Bwalya parmi les footballeurs, avait siégé au Comex.

                                Amadou Diouldé Diallo