WALIOUS ET RESISTANTS A LA PENETRATION COLONIALE

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Thierno Ibrahima Diallo et Thierno Aliou N’diaye furent respectivement appelés le «  Waliou de Ndama » du nom du Canton, capitale, Boussoura, dont il assura le commandement dans l’actuelle Préfecture de Koundara, et le « Waliou de Gomba », où il vint s’installer dans Kindia. Ils portèrent ce prestigieux nom déformé de l’Arabe « Wali », qui veut dire proche de Dieu qui plus tard, désigna les mystiques musulmans qui avaient atteint, un niveau d’instruction très élevé. Contrairement à tous ceux appartenaient à cette puissante aristocratie du Coran, de la plume et de l’encrier, les deux enfourchèrent le sabre, formèrent des troupes constituées pour la plupart de leurs talibés, pour mener une opposition farouche à la pénétration coloniale.

Thierno Ibrahima Ndama qui naquit en 1824 à Himaya dans le Singueti, l’actuelle sous-préfecture de Kounsitel, livra des batailles acharnées contre les Français. La plus illustre, fut celle de la rivière qui prit l’appellation de « Kourégnaki » située entre Kifaya et Tabadel. Ceci, à cause de l’utilisation par les troupes du Waliou, d’abeilles guerrières contre l’artillerie coloniale dirigée par le Lieutenant  Noirot le 10 Mai 1899. Il sera arrêté en 1901 puis condamné à perpétuité en 1902 et déporté à Louango au Congo Brazzaville oû il mourut et repose depuis cette date. Toutes les démarches entreprises pour ramener ses restes en Guinée, sont restées jusque là infructueuses. Très malheureusement.

Thierno Aliou Ndiaye dit le « Waliou de Gomba », naquit en 1829 à Mombéya dans le Kolladhé-Kankalabé. Après le Monoma et le Kébou dans le Télimélé, il vint définitivement s’installer à Gomba dans Kindia. Il livra aussi bataille contre les Français, en tua même deux et dix tirailleurs. Il fut arrêté et condamné à perpétuité en 1911 avec plusieurs de ses fidèles. Il mourut le 3 Avril 1912 à l’infirmerie de dépôt de Fotoba au large de Conakry où il repose à jamais.

 

 

Amadou Diouldé Diallo