De mon point de vue, il n’ya pas meilleur mot pour décrire la malheureuse situation de la guinée sinon que malédiction. Car,c’est à la fois inadmissible et inconcevable qu’en soixante cinq ans d’indépendance, notre pays soit à la traine du continent, du moins pour ceux dont les grands exploits des équipes notamment de football, les ont durablement installés à la loge des grands. Le nôtre faisait indéniablement partie de ces grands avant que ne commence la traversée du désert qui continue toujours.
Tenez, un seul stade, celui historique du 28 septembre dans l’enceinte duquel se trouve un hideux palais des sports rougi par le temps et les intempéries. Pourtant hormis le Ghana en 57, et le Libéria qui est une bande de terre offerte aux anciens esclaves libérés d’Amérique, la Guinée a accédé à l’Indépendance avant tous les autres pays de l’Afrique de l’Ouest, en 1958 précisément. Pourtant des équipes sportives furent constituées dans toutes les disciplines et participèrent activement à l’expression de la souveraineté du jeune état indépendant. Elles le firent avec talent et brio en parvenant même à s’imposer au reste du continent.
Alors pourquoi la réalisation des infrastructures sportives n’a t-elle pas suivie ?
Là est toute la question. Pendant que le Sénégal après les stades Demba DIOP et Ibamar DIOP de Dakar, se dotait de celui de Aline Sitoe Diatta de Ziguinchor en Casamance.
Et plus tard du grand stade de l’amitié de Dakar avec ses soixante mille places.
Suffisant pour accueillir leur première CAN en 92 remportée pour la première
fois de leur histoire, par les éléphants de Côte d’Ivoire.
Ce pays allait organiser la première biennale du football africain, grâce à la réalisation des stades Félix Houphouet Boigny, de Robert Champroux d’Abidjan
et de celui de Bouaké.
Pour son deuxième rendez-vous avec l’Afrique en janvier-février prochains,
ceux sont une huitaine de stades qui vont être remis officiellement à la CAF peu avant le tirage au sort de l’édition le 12 octobre 2023.
Ajoutez-y le Ghana, le Nigéria, le Burkina-Faso, le Mali, ont tous organisé au moins une fois la CAN dont l’attribution dépend du respect rigoureux d’un cahier de charges qui se résume pour une large part, à l’existence des stades de
compétitions et des terrains d’entrainements.
Les gouvernements en ont construit à Accra, Kumasi et Takoradi pour le premier, à Lagos, Enugu, Ibadan pour le second, à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso pour le troisième, à Bamako avec deux stades Mamadou KONATE et le 26 mars à Bamako, puis à Ségou, Mopti, Sikasso et Kayes pour ne citer que ceux-là.
Cherchez la Guinée sur la carte des pays qui possèdent des infrastructures sportives dont la réalisation et la multiplication dépendent de l’évolution du sport et de ses exigences de modernité et de fiabilité. Vous ne la trouverez pas.
On peut donc être amené à penser que dès lors l’ambition des dirigeants Guinéens n’était pas d’accueillir le continent à cause certainement de la méfiance de ce que de tels rassemblements pouvaient favoriser l’entrée obligatoire sur le territoire national, de personnes qui allaient découvrir le vrai visage du régime de l’intérieur. Par conséquent la vigilance révolutionnaire était de mise, même au détriment d’une plus grande affirmation et d’un plus grand rayonnement du pays à travers des stades de qualité et l’accueil de la CAN par exemple.
En vérité si l’ambition politique y était, je demeure convaincu que la seule Chine dont la Guinée est le premier partenaire en Afrique, aurait rapidement satisfait à la demande comme ce furent les cas du palais du peuple et du barrage Kinkon.
Que dire de la réalisation du palais des Nations par les Nord-Coréens et la Cité des Nations par les Marocains pour recevoir le sommet de l’OUA en 1984 à Conakry ? L’engagement politique du Président Ahmed Sékou Touré à réussir le
Sommet maintenant que les signaux délivrés par les services secrets et agences de renseignements seraient au vert, m’installe dans mon AZconfort de croire que la non-réalisation ne serait-ce que de deux stades aux normes internationales, et la présentation de la candidature de la Guinée pour organiser au moins une CAN au moment justement où son football en imposait à tout le continent, trouvait son explication dans le manque de volonté politique d’ouvrir le pays à tout le monde.car,en plus du Hafia, du Horoya et du Sily National auréolés de gloire, d’honneur, de fierté, de farandole et de légendes sur l’échiquier africain, Elhadj Nfamara Camara le président de la Fédération Guinéenne de Football d’alors, a siégé au sein du Comité Exécutif de la CAF de 1974 à 1987.Qui dit mieux.
A suivre.
Amadou Diouldé Diallo.